Défait à chacune de ses sorties depuis sept matches, l’OM cherche à sortir de la crise. Samedi, c'est à Nice que le club tentera d'éviter une nouvelle défaite. De coups de gueule en coups de sang, joueurs et dirigeants ont montré qu’ils existaient encore. Enfin une preuve que l’OM est vivant...
LE COUP DE GUEULE DU PRESIDENT
Vincent Labrune avait pris sa décision au lendemain de la défaite face à Dijon (2-1). Le président marseillais voulait s’adresser aux joueurs. Pour leur dire que l’heure était grave. Et pour leur faire comprendre que ça ne pouvait plus durer. L’élimination en quart de finale de la Coupe de France face à Quevilly (3-2, a.p) n’a fait que valider la volonté du bras droit de Margarita Louis-Dreyfus de recadrer les troupes. Vendredi, il s’est donc adressé à Benoit Cheyrou et Steve Mandanda. En leur rappelant que leur devoir était de porter fièrement les couleurs du club. Quelque soit leur désir personnel… Car le classement actuel de l’OM (9e) et les finances moribondes poussent certains à déjà anticiper un départ. Une mise au point présidentielle essentielle. Sera-t-elle suffisante ? A la veille du déplacement à Ajaccio, Vincent Labrune avait déjà pris la parole devant les joueurs. L’OM s’était incliné à la dernière minute en Corse (1-0).
LES COUPS DE SANG DES JOUEURS
Le président de l’OM n’a pas le monopole de la parole. Les joueurs aussi ont haussé le ton. Et c’est le capitaine qui a frappé le plus fort. Dans le vestiaire, il n’a pas hésité à stigmatiser les égos de chacun. Il a appelé à défendre l’honneur de Marseille jusqu’au bout… Car les tensions commencent à apparaître en interne. Mardi, Charles Kabore a subi la colère de Didier Deschamps. Excédé face à la passivité de ses joueurs menés 1-0 à la mi-temps contre Quevilly, l’entraineur marseillais n’a pas hésité à stigmatiser la performance de son milieu de terrain. Et celui-ci n’a pas apprécié. Les deux hommes se sont revus le lendemain pour remettre tout à plat. Mais le feu couve sous la braise à Marseille. Si Deschamps défend ses joueurs face aux médias, il ne les épargne pas en privé. Agacé de ne voir aucune réaction de ses hommes, il essaye de les piquer pour provoquer enfin une réaction d’orgueil de leur part.
UN AUTRE ÉTAT D’ESPRIT ?
L’apathie marseillaise peut-elle encore durer ? Pour Deschamps, la situation actuelle n’est plus tenable. "On n’y est plus dans l’état d’esprit, confie DD. Or, c’est ça qui conditionne tout." La motivation et l’envie n’habitent plus les joueurs marseillais. Ou alors seulement lors des matches de gala de Ligue des champions… Sans cette volonté de révolte, l’OM risque d’exploser en cette fin de saison. Le cru 2011-2012 a déjà enchaîné un nombre record de défaites d’affilée (7). La fierté est peut-être l’un des derniers ressorts que Deschamps peut tenter d’actionner. Il croit d’ailleurs encore (un peu) en eux. "Les joueurs n’ont pas renoncé, confie-t-il. Il faut maintenant jouer les matches avec l’intention de les gagner." Le déplacement à Nice promet d’être révélateur de la faculté de mobilisation de DD.
UN DÉPLACEMENT TRES CHAUD
Jouer dans un contexte hostile pourrait permettre à l’OM de se ressouder face à l’adversité. Il le faudra car le combat s’annonce rude à Nice. Ce derby méditerranéen traditionnellement engagé pourrait l’être encore plus cette fois-ci. D’abord dans les tribunes. Pris pour cible sur l’autoroute alors qu’ils rentraient de leur déplacement à Milan en Ligue des champions, les supporters marseillais n’ont pas oublié cette mésaventure. Des boules de pétanques et des pierres ont été jetées sur les bus des fans de l’OM. Beaucoup y voient la main de supporters niçois. On craint donc une réaction des Marseillais. Leur déplacement sera d’ailleurs très encadré. Sur le terrain, l’opposition promet aussi d’être chaude. A l’aller, Loïc Rémy avait réussi une Panenka sur David Ospina. Un geste qui n’a pas plu du côté azuréen… Blessé, l’ancien Niçois ne participera pas à cette nouvelle rencontre sous haute tension pour l’OM.